Non aux 210 camions !

La ville de Trilport conteste formellement les conclusions du rapport du commissaire enquêteur relatif au projet de Suez sur sa décharge d’Isles-les-Meldeuses. Rappelons que ce projet démesuré nécessite l’excavation de 8 millions de mètres cubes de terre afin d’enfouir et traiter les déchets du Grand Paris qui seraient acheminés par des noria de camions traversant toute l’Île-de-France.

Ce rapport, en total décalage avec les exigences des enjeux planétaires d’aujourd’hui, apparaît partiel et partial. La ville regrette que le commissaire enquêteur n’ait pas pris en compte l’impact global sur les habitants et l’environnement, son rapport se limitant au seul périmètre de la décharge ; pourtant chacun sait depuis Tchernobyl qu’il est essentiel d’intégrer l’impact global de toute installation industrielle, d’autant que ce projet concerne les prochaines générations, la durée d’exploitation de Suez s’étendant sur 28 années, autant dire qu’il impactera durablement et irrémédiablement le territoire.

Des questionnements de fond ont été pourtant formulés par la ville lors de la consultation publique, faute est de constater que ce rapport n’y apporte aucune réponse, que ce soit :

  • Sur le risque d’écocide au Grand Voyeux, joyau écologique unique en Île-de-France, menacé par les nuisances potentielles du projet (bruit, risque d’arrivée de colonies de volatiles familiers des décharges …).
  • Sur les mobilités, à l’impact est évalué comme « faible à modéré » par le commissaire enquêteur, en contradiction flagrante avec les objectifs d’exploitation de Suez (210 camions par jour, 8 barges et 2 trains). Le plus paradoxal est que le rapport souligne l’intérêt de réaliser une voie de contournement afin de réduire les nuisances dues aux 210 camions / jour. Rappelons qu’une telle réalisation nécessitera 40 millions d’euros d’investissement pour le département !
  • Sur la qualité de vie des riverains, des Trilportais et usagers de la gare, compte tenu des rues étroites et exiguës du centre-ville. Réalité que le commissaire enquêteur a préfèré ignorer.

La commune attendait la demande de réalisation des études d’impact minimum inhérente à tout projet d’une telle dimension. Pour la Commissaire enquêteuse, c’est au territoire et aux habitants de s’adapter aux exigences industrielles de Suez et non l’inverse ! Ce que les élus de Trilport refusent !

La ville rejette non seulement les conclusions de ce rapport mais exige la réalisation des études d’impact indispensables avant tout développement d’activité futur du site et elle demande qu’une véritable concertation s’engage avec toutes les collectivités directement impactées (communes et ECPI).

Jean Michel Morer, maire de Trilport, a demandé une audience au Préfet de Seine-et-Marne et écrit aux élus, aux parlementaires seine et marnais et aux associations environnementales afin de les sensibiliser sur les conséquences irrémédiables de ce projet pour les habitants, l’environnement et nos territoires.

La détermination de la ville reste entière pour rejeter un projet dont la démesure interpelle. La vocation de la Seine-et-Marne n’est pas de devenir la décharge du Grand Paris. La ville de Trilport estime que la préservation de notre patrimoine naturel et de la qualité de vie de nos habitants doivent primer sur les seuls intérêts financiers de Suez, c’est à cette entreprise d’adapter son projet aux contraintes de notre territoire et non l’inverse.